La reconnaissance de l’engagement en entreprise des élèves de la voie professionnelle franchit en 2023 un cap inédit grâce à la généralisation de l’indemnité de stage en Bac Pro et CAP. Derrière cette avancée, la volonté politique de rapprocher davantage la formation de la réalité du monde du travail. Longtemps reléguées à de simples périodes d’immersion, les PFMP (Périodes de formation en milieu professionnel) se voient désormais renforcées par une gratification calculée en fonction du nombre de jours effectifs en entreprise et selon l’année de cursus. L’État entend ainsi offrir aux jeunes apprenants, parfois issus de milieux modestes ou éloignés de la sphère professionnelle traditionnelle, plusieurs leviers : autonomie financière, valorisation de leur expérience, et meilleure employabilité.
Néanmoins, la mise en œuvre de cette réforme s’accompagne de défis concrets sur le terrain. Derrière chaque versement se joue une organisation administrative rigoureuse impliquant établissements, famille, agences de paiement et parfois banquiers perplexes devant des demandes d’ouverture de compte pour mineurs. Que faire quand la gratification tarde à arriver ? Comment les familles peuvent-elles s’y retrouver dans les démarches ? Les réponses à ces questions sont cruciales pour éviter les effets inattendus d’un système pensé avant tout pour soutenir, motiver et responsabiliser la nouvelle génération d’acteurs du monde professionnel.
En bref :
La réforme de la voie professionnelle rend obligatoire l’indemnité de stage pour les élèves en BAC PRO et CAP dès septembre 2023.
Le décret 2023–765 encadre le dispositif : tous les élèves en formation professionnelle, qu’ils soient en établissement public, privé sous contrat ou en structure spécialisée, sont concernés.
Le montant de la gratification varie : de 10 € à 20 € par jour de stage, selon le niveau et l’année d’études.
Le versement de l’indemnité dépend de la validation par l’établissement, peut subir des retards, et fait parfois face à des difficultés pratiques (dossier incomplet, mineurs sans compte bancaire, etc.).
En cas de non-rémunération, des recours sont possibles avec procédures précises à suivre.
Stage rémunéré en bac pro : à partir de quand la réforme s’applique-t-elle ?
L’adoption du décret 2023–765 du 11 août 2023 introduit une évolution historique pour les élèves en voie professionnelle. Depuis la rentrée de septembre 2023, la rémunération est devenue obligatoire pour tous les stages réalisés dans le cadre d’un CAP ou d’un Bac Professionnel. L’ambition affichée est de mieux valoriser la formation en entreprise, et d’offrir aux jeunes un appui concret pour surmonter les freins financiers liés à l’accès à la première expérience professionnelle.
Ce dispositif, dont les premiers versements ont démarré au premier trimestre 2024, concerne toutes les périodes de PFMP débutées après le 1er septembre 2023. Les établissements, publics ou privés sous contrat, ont adapté leurs procédures pour recenser chaque stagiaire éligible et transmettre les informations nécessaires à l’Agence de services et de paiement. Ainsi, pour la première fois, la gratification n’est plus une option mais un droit pour des dizaines de milliers de jeunes Français.

Décret 2023–765 : le nouveau cadre légal de l’indemnisation des stages bac pro
Le décret 2023–765 constitue le socle juridique du système de rémunération des stages pour les élèves de la voie professionnelle. Ce texte, très attendu par la communauté éducative, pose les cadres précis : âge, type de diplôme, établissement fréquenté et nature des PFMP. Il clarifie également la responsabilité des établissements scolaires dans le traitement des données et des demandes, garantissant que chaque élève soit informé de ses droits à indemnité de stage.
Concrètement, le décret renforce la nécessité d’assurer l’équité pour tous les profils : qu’il s’agisse de lycées professionnels urbains, ou de filières adaptées accueillant des élèves en situation de handicap. Cette démarche citoyenne s’inscrit au cœur du projet de modernisation de la voie professionnelle, qui vise à rapprocher la formation technique des attentes du marché de l’emploi. Selon l’avis de plusieurs chefs d’établissement interrogés, la réforme est perçue comme l’un des leviers les plus puissants pour redynamiser la voie professionnelle à horizon 2025.
Quels sont les objectifs de la gratification des périodes de PFMP en bac pro ?
Les enjeux de la gratification dépassent la seule dimension financière. Elle entend légitimer l’effort fourni par les élèves lors de leur immersion en entreprise. Autonomie, valorisation et reconnaissance de l’engagement sont au cœur du dispositif, tout comme la création d’un pont solide entre enseignement et emploi.
Permettre à chaque stagiaire de couvrir ses frais de déplacement ou de restauration.
Renforcer l’attractivité des formations professionnelles.
Encourager la persévérance scolaire en soulignant la valeur des expériences en entreprise.
Offrir une première indemnité de stage à gestion simplifiée — avec avantages fiscaux (exonération pour les moins de 25 ans).
Des exemples concrets démontrent l’importance de cette évolution : Louane, élève de Terminale Bac Pro commerce, a pu financer son crédit de transport pendant son stage de 6 semaines grâce à la rémunération perçue. Cette autonomie, rare à cet âge, favorise responsabilisation et confiance. La gratification renforce aussi le sentiment d’être pris au sérieux par les tuteurs en entreprise.
Qui bénéficie du stage rémunéré en CAP et bac professionnel depuis septembre 2023 ?
Depuis la rentrée 2023, la réforme s’adresse à une population diverse d’élèves de la voie professionnelle, sans discrimination de statut social ou de localisation géographique. Le périmètre, strictement défini, vise à garantir justice et égalité, tout en adaptant le dispositif aux réalités multiples du terrain.
Conditions d’éligibilité : quels élèves concernés par l’indemnité de stage bac pro ?
Pour bénéficier de l’indemnité de stage, les critères d’éligibilité sont simples et transparents. Les élèves doivent :
Suivre une formation en Bac Pro ou en CAP reconnue par l’État (niveaux 3 et 4 du RNCP).
Effectuer une ou plusieurs périodes de PFMP (formation en entreprise, en alternance avec les cours).
Être inscrits dans un établissement public, privé sous contrat ou structure spécialisée d’adaptation professionnelle.
Justifier des documents administratifs requis (convention de stage, feuille de présence, IBAN, autorisations parentales pour les mineurs, etc.).
Les jeunes placés en situation de mineur bénéficient également du dispositif, sous réserve d’autorisation parentale pour la gestion du versement de la gratification. La souplesse de la réforme se manifeste aussi par l’attention particulière portée aux besoins des élèves en situation de handicap ou d’adaptation.
À noter : les formations hors contrat, stages bénévoles ou périodes non reconnues ne donnent pas droit à la rémunération. Pour tout détail, il existe des relais d’information dédiés, comme iProf Créteil, où il est possible de suivre attentivement l’évolution de la réforme.
Établissements et structures concernés : écoles publiques, privées et dispositifs spécialisés
Les bénéficiaires sont issus des établissements suivants :
Les lycées professionnels publics relevant du ministère de l’Éducation nationale.
Les établissements privés sous contrat d’association.
Les établissements du secteur médico-social habilités à organiser des formations professionnelles diplômantes.
Les dispositifs tels que SEGPA, ULIS, EREA et missions locales ouvrant sur des diplômes de niveau 3 ou 4.
Type d’établissement | Formations éligibles | Gestion du versement | Spécificités |
|---|---|---|---|
Lycée professionnel public | Bac Pro & CAP | Via établissement puis Agence de services et de paiement | Convention obligatoire |
Privé sous contrat | Bac Pro & CAP | Procédure identique | Contrat d’association requis |
Structure spécialisée | PFMP adaptés | Par l’établissement ou organisme référent | Accompagnement renforcé possible |
Ce large périmètre favorise l’inclusion et valorise toutes les voies d’accès à la qualification professionnelle, en phase avec des dispositifs remarqués comme la formation auxiliaire de vie gratuite et rémunérée.
Montant et calcul de l’indemnité de stage rémunéré bac pro : comment ça marche ?
La rémunération perçue par les élèves varie selon l’année de formation et le diplôme préparé. Le système de forfait journalier garantit une allocation simple à calculer tout en récompensant la progression de l’élève. Chaque journée de présence en entreprise, validée par l’établissement, donne lieu à un versement.
Barème de rémunération : de 10 à 20 € par jour selon l’année et le diplôme
Le montant de l’indemnité de stage dépend de plusieurs facteurs :
Première année de CAP et seconde bac pro : 10 € par jour de stage.
Deuxième année de CAP et première bac pro : 15 € par jour de stage.
Terminale bac pro : 20 € par jour de stage.
Prenons le cas d’Amar, en CAP première année, ayant réalisé 3 semaines de PFMP : il reçoit 10 € par jour, soit 150 € pour 15 jours effectifs (hors absences). En Terminale Bac Pro, pour la même durée, la gratification atteint 300 €. Cette modulation vise à encourager la carrière et la progression vers la diplomation, tout en s’adaptant à la complexité évolutive des missions confiées.
Calcul progressif des indemnités : exemples selon la durée de stage et l’année de formation
Le calcul de l’indemnité de stage repose sur le forfait journalier et le nombre exact de jours effectués. Absences justifiées ou non ne sont pas prises en compte.
Statut | Année | Nombre de jours de stage validés | Montant unitaire | Total indemnité |
|---|---|---|---|---|
CAP | 1ère année | 16 | 10 € | 160 € |
Bac Pro | Terminale | 20 | 20 € | 400 € |
CAP | 2è année | 12 | 15 € | 180 € |
Bac Pro | 1ère | 18 | 15 € | 270 € |
En cas de stage fractionné sur plusieurs périodes, le total de la rémunération est additionné puis versé selon les étapes du calendrier arrêtées par les établissements. La règle reste la même pour tous : indemnité progressive, adaptée au parcours individuel.
Gratification exonérée d’impôts pour les stagiaires bac pro de moins de 25 ans
L’avant-garde du système tient aussi à son traitement fiscal : l’indemnité de stage est intégralement exonérée d’impôt pour tout élève âgé de moins de 25 ans lors du versement. Cette disposition simplifie grandement la vie des familles et des jeunes, évitant les mauvaises surprises à l’heure de la déclaration.
Pour ceux qui enchaînent plusieurs dispositifs ou formations, il est utile de se référer aux articles détaillant les transitions, comme le dossier chômage et formation, qui éclaire la gestion du cumul des aides et droits.
Versement de la gratification : quand et comment toucher l’indemnité de stage bac pro ?
Le versement de l’indemnité de stage représente souvent le premier contact avec les démarches administratives pour de nombreux mineurs. Il est orchestré en plusieurs étapes coordonnées entre l’établissement, l’élève et la famille.
Procédures et délais de paiement : rôle des établissements et calendrier des versements
Le processus commence au sein de l’établissement : chaque chef d’établissement ou référent PFMP collecte les conventions signées, les relevés d’assiduité, l’IBAN du bénéficiaire ou du représentant légal (pour les mineurs), l’attestation parentale et les justificatifs de présence. Ensuite, ces données sont centralisées puis transmises à l’Agence de services et de paiement qui effectue le versement.
La régularité de la transmission conditionne la rapidité de la revalorisation de l’élève.
Les premiers paiements, pour les stages réalisés entre septembre et décembre 2023, ont été officiellement lancés à compter de janvier 2024.
Les versements suivants suivent un calendrier aligné sur la validation des périodes de PFMP.
En cas de doute, les établissements affichent en général les dates prévisionnelles et guident les familles dans les démarches. Quelques plateformes comme bullshit job abordent aussi les mutations du marché du travail pour sensibiliser aux réalités derrière la réforme.
Difficultés rencontrées : exemples de retards, gestion des comptes bancaires et interventions de l’État
La généralisation d’un tel dispositif n’est pas sans complications. Plusieurs établissements relatent des difficultés récurrentes :
Retards dans la collecte des documents indispensables au versement.
Complexité lors de l’ouverture de comptes bancaires pour les mineurs (refus de banque, délais prolongés).
Problèmes administratifs liés à la gestion centralisée de l’indemnité de stage.
Des situations comme celle de Théo, 16 ans, dont la banque refuse l’ouverture d’un compte sans la présence des deux parents, nécessitent parfois l’intervention de l’équipe pédagogique ou de services sociaux pour débloquer la situation. L’État a réagi en publiant des circulaires explicites et en déployant de nouveaux outils de suivi. Pour pallier ces obstacles, il est conseillé aux familles d’anticiper la constitution du dossier administratif dès la signature de la convention de stage.
Conséquences de la réforme sur les stages non rémunérés : que faire en cas de non-versement ?
Bien que la majorité des élèves perçoivent leur indemnité de stage sans encombre, certains cas d’absence de paiement persistent. La réglementation prévoit alors des recours déterminés.
Procédures à suivre pour signaler l’absence de rémunération et obtenir réparation
Face à un versement non effectué malgré l’éligibilité, la première étape consiste à se rapprocher du référent PFMP ou du secrétariat de l’établissement. Un point précis doit être fait sur la liste des documents transmis et la validation des présences. Si la situation perdure, l’élève peut adresser un courrier de relance officiel à la direction, puis, en cas de besoin, saisir le rectorat ou la DSDEN compétente.
Revérifier la transmission de tous les justificatifs.
Obtenir une attestation sur l’honneur du chef d’établissement si le dossier est complet.
Contacter la cellule d’assistance académique pour appui.
Demander l’intervention éventuelle d’une médiation éducative ou administrative.
La réactivité des familles reste essentielle pour limiter les délais de résolution. Les autorités rappellent que tout élève remplissant les conditions légales doit recevoir sa gratification.
Impact de la réforme sur les établissements : responsabilités et sanctions en cas de non-respect des délais de paiement
La réforme responsabilise aussi fortement les établissements. En cas de non-paiement injustifié au-delà des délais officiels, des sanctions administratives sont possibles : blâme, rappel à l’ordre, voire suspension temporaire du droit à conventionnement pour les cas répétés.
Situation | Conséquence pour l’établissement | Obligation de l’État |
|---|---|---|
Non-versement persistant | Signalement à la DSDEN, inspection académique | Instruction du dossier, contrôle |
Retards récurrents | Mise sous contrôle renforcé – suivi par le rectorat | Accompagnement des familles |
Erreur de calcul | Réajustement immédiat, versement complémentaire | Instruction prioritaire |
À l’image des parcours de formation, la réforme favorise l’équité, tout en imposant aux acteurs locaux un devoir de vigilance, garantissant le respect du droit à indemnisation de chaque stagiaire.
Pour approfondir ces démarches et anticiper l’avenir, il peut être instructif de s’appuyer sur les articles-conseils spécialisés de plateformes actives sur l’évolution du marché de la formation professionnelle.




